La guerre sociale (91-88 av. J.-C.), qui embrasa avec violence une grande partie de la péninsule italienne, fut souvent perçue comme une manière de guerre civile. Elle survient après un long processus avorté caractérisant les relations asymétriques de Rome avec ses alliés italiens. Aux anciens contentieux de certains socii s’ajoute la revendication très généralement partagée de l’acquisition de la citoyenneté romaine. Sur le plan militaire, Rome ne voit se profiler la victoire qu’à partir de 89 av. J.-C., mais les alliés insurgés n’ont-ils pas déjà obtenu gain de cause dès lors que Rome concède l’extension de la citoyenneté Romaine ? La guerre sociale ne saurait être comprise sans une étude globale du contexte depuis le IIe siècle av. J.-C. De même ne peut-elle être détachée des enjeux politiques qui secouent la fin de la République romaine. Comme l’ont bien souligné les sources, quand se termine la guerre sociale commence la guerre civile et les rebelles samnites et lucaniens s’investissent auprès des marianistes contre les partisans de Sylla. Ce dernier ne remettra cependant pas en cause le sénatus-consulte de 84 av. J.-C. Désormais, le corps civique romain couvrait une vaste étendue continue depuis le Pô au Nord jusqu’à la Grande Grèce au Sud.
